Une œuvre, une histoire – Juliette Frescaline

29/03/2021

Une œuvre raconte toujours une histoire mais rares sont les fois où l'artiste a l'occasion de nous conter la sienne. L'Art est aux Nefs donne la parole aux artistes qui nous racontent leur processus de création.

 

Artiste : JULIETTE FRESCALINE

Œuvre : Printemps, 27x29x30, métal, 2021

 

« Mon travail actuel traite de la beauté ordinaire, celle qui nous accompagne au quotidien, et que notre regard, par habitude, néglige. Mes yeux se sont donc penchés sur ces riens ordinaires, cette beauté que la nature nous livre tout cuits à notre regard, présent partout, mais visibles nulle part à qui ne sait  se pencher dessus.

Je pense qu'il faudrait éduquer à la beauté. On détruit ce qui nous est insensible, ce qui n'a pas d'importance à nos yeux. Pour préserver notre environnement et notre regard d'enfant, il faut apprendre à laisser notre âme se faire toucher par le beau. Pour cela, il faut éduquer à la beauté.

Et la beauté est en tout premier lieu à portée d'yeux, de narine, de main…

Ces recherches de graines/plantes se font au fil des saisons, et les Vergerettes de Sumatra, très présentes dans mon quartier, n'ont pas échappé à mon œil. C'est la partie foisonnante de ces fleurs que j'ai exploitées dans ma sculpture Printemps, qui traite de légèreté, et qui poussent comme ça, au pied d'un arbre ou au coin d'un poteau.

Pour cela, j'ai utilisé deux épaisseurs de fil de fer, le 3mm et le 1,9mm que j'ai soudé à l'oxygène, acétylène.  L'intérêt de ces deux tailles est de créer un socle plus lourd auquel se dégage un fil plus fin. Cela casse le rythme tranquille de la sphère, où s'élève les fleurs de la Vergerette de Sumatra, comme une envie de renaissance, de printemps. On a la taille de l'hivers, et le réveil de la végétation.

La peinture a été un challenge pour moi. C'est la première fois que je trempe littéralement une pièce de cette taille dedans, et on voit bien sur la photo que j'en ai mis un peu partout!! D'habitude, j'utilise très peu la couleur, préférant jouer sur l'oxydation ou la couleur du meulage, mais  le printemps ne peut pas être noir, impossible!! Une autre problématique consistait à savoir si la peinture n'allait pas grossir mon fil fin, au point de les amalgamer entre eux, mais heureusement, tout s'est bien déroulé ! »

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